L’ablette

Aspect.

Petite bouche très oblique vers le haut, mâchoire inférieure dépassant nettement la mâchoire supérieure. Ces caractères indiquent un poisson se nourrissant de petites proies recherchées principalement dans une zone voisine de la surface ou en surface, se pêchant donc à l’aide d’esches peu volumineuses, sur petits hameçons et lignes dont l’ensemble flotteur-plombée peut être réduit au strict minimum.

Taille.

Maxima 20 centimètres pour une moyenne de 10 à 15 centimètres. Un nylon 10/100ème est donc très largement suffisant pour permettre de sortir d’autorité la plus grosse ablette. Il est même possible de descendre jusqu’au 6/100ème sans trop de risques de casse et, pour qui aime à laisser sa chance au poisson, jusqu’au 4/100ème sous réserve d’utiliser un caoutchouc roubaisien.

Habitat.

L’ablette se trouve dans toutes les eaux courantes ou calmes, excepté dans les eaux torrentielles ou très bourbeuses. Elle se pêche donc dans toutes les rivières hormis les torrents, dans tous les étangs, canaux et lacs hormis les mares croupissantes. De tous les poissons de la famille des cyprinidés, poissons suffisamment prolifiques pour que la seule interdiction de leur pêche en temps de frai puisse largement assurer la protection des divers espèces, l’ablette est le seul dont la pêche soit encore soumise à une taille légale minima dans certains lacs (13 centimètres pour le Léman) afin d’éviter la destruction massive des bancs par les pêcheurs au filet qui recherchent ces poissons pour leurs écailles, celles-ci servant à fabriquer l’essence d’Orient utiliser pour nacrer les perles fausses.

Nourriture.

Petits insectes terrestres ou aquatiques, larves, vers, débris végétaux ou animaux.

Principales tenues.

1 – Du printemps à l’automne.

En eau courante :

Dans tous les courants lents et dans la partie la plus lente des courants vifs.
Dans les « bleus » se formant en bordure des bouillonnements « blancs » au pied des rapides et des chutes.
En aval de tout ce qui peut freiner la vitesse du courant, grosse roche, épi, promontoire, pile, brusque dépression du fond.

En eau calme :

Au voisinage des herbiers de pleine eau, des bordures de roseaux et le long des murettes et perrés moussus. Excepté dans les courants très rapides, il est donc possible de pêcher l’ablette un peu partout. il convient, toutefois, de tenir compte des remarque suivantes :

a) Même en été quelle que soit la largeur de la rivière ou l’importance de la pièce d’eau, les bancs d’ablettes les plus importants se trouvent toujours dans les parages des endroits où l’eau peut se troubler momentanément (embouchures des rus et rigoles d’amenée, sorties de caniveaux d’abattoirs ou d’écoulement des eaux de ruissellement, bouches d’égouts, culée d’un lavoir, aval des abreuvoirs) et c’est dans l’un ou l’autre de ces endroits que le nuage d’eau trouble artificiellement créé par une amorce rationnelle agit le plus rapidement.

b) De deux traînées d’eau trouble, l’une laiteuse (eau savonneuse), l’autre boueuse (caniveau qui « donne » après la pluie) la seconde fait remonter un plus grand nombre de poissons de diverses espèces (goujons, vandoises, barbillons, etc.) mais la première rassemble un plus grand nombre d’ablettes et le secret de l’incontestable efficacité des amorces blanchissant l’eau réside tout simplement dans ce fait aussi étonnant qu’aisément vérifiable.

c) Si les ablettes se tiennent généralement plus près de la surface que du fond, elles aiment toutefois à avoir une certaine hauteur d’eau au-dessous d’elles et si, en un point d’un endroit dont la profondeur moyenne est inférieure à un mètre, la sonde indique une cuvette un peu plus profonde, c’est au-dessus de celle-ci qu’il convient de chercher à les rassembler grâce à l’amorce, car elles y stationneront plus volontiers qu’en n’importe quel autre point du « coup ».

Exemple : en Loire, sur les grèves « blondes », grèves en pente très douces et léchées par un courant lent, les petits garbeaux  (chevesnes) rôdent jusqu’au ras du bord, parfois dans cinq centimètres d’eau, mais à part quelques « rôdeuses », il est inutile de chercher à y prendre des ablettes s’il n’existe aucun « bleu » indiquant une eau un peu plus profonde en un point quelconque.

2 – De l’automne au printemps.

En rivière :

En temps de crue, dans les calmes et les remous le long des rives, dans les noues et fausses rivières, en aval des buissons immergés et, surtout, à l’embouchure des petits affluents ; en hiver, dans les remous relativement profonds.

En étang :

En automne et au début du printemps, au voisinage des rigoles d’amenée et des vannes ; en hiver, dans la partie la plus profonde de la pièce d’eau, généralement dans les parages des vannes du déversoir.

En canal :

Côté contre-halage, au long des roseaux et des joncs.

(auteur : M.Duborgel).

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